Sous le Mohwa

Sous le Mohwa

La discipline dans la meute

Quand j'ai commencé à être cheftaine, Internet en était à ses premiers balbutiements. Quand vous vouliez vous documenter sur quelque chose, vous vous rendiez à la bibliothèque. Et si vous n'aviez pas le carnet de chants Machin ou le manuel Truc, il vous fallait vous le procurer – en admettant que vous soyez au courant qu'il existe. Question conseils, vous ne pouviez donc vous en référer qu'aux gens autour de vous.

 

Autrement dit, vous vous basiez plus souvent sur ce que vous aviez vu, entendu et appris pour faire votre boulot. C'est ainsi qu'avec mon Akéla de l'époque, quand nous avons repris cette meute orpheline qui ressemblait à une joyeuse bande de Bandar-logs, nous avons puisé dans nos souvenirs d'enfance, tâtonné et expérimenté… pas toujours avec succès.

 

Je ne le redirais jamais assez – et pourtant je sais que ce refrain me donne la réputation d'une vieille bique obstinée – mais il vaut bien mieux se former que tenter de comprendre en essayant. Je l'ai vu et je l'ai fait, à mon grand regret, et ce sont toujours les louveteaux qui finissent par en pâtir. Avec parfois des conséquences bien plus profondes que ce que vous pourriez imaginer : je me suis retrouvée il y a quelques années en train d'expliquer à un groupe de jeunes cheftaines qu'elles s'y prenaient de travers sur tel point du louvetisme et elles m'ont rétorqué : "mais c'est ce que tu faisais avec nous quand on était petites !"

 

Ben oui. Et je me trompais. Sauf que je ne l'ai compris que des années et des années plus tard…

 

Bref, tout ça pour dire que j'ai encore de vieux réflexes, de mauvaises habitudes tenaces, et que je voudrais vous éviter de prendre les mêmes. Voici quelques exemples de moments où vous aurez besoin de ramener le calme dans votre meute et les différentes méthodes que vous pourrez appliquer.

 


 

Obtenir le silence

 

 

Ce qu'on m'a appris à mes débuts, c'est qu'il suffisait de lever la main en l'air pour l'avoir (en pliant éventuellement l'index et le majeur comme lorsqu'on demande la parole en agitant ses oreilles). On explique aux enfants qu'ils doivent nous imiter aussitôt qu'ils s'en aperçoivent. Quand ils lèvent la main, ils se taisent automatiquement, peu à peu le brouhaha s'apaise et vous avez tous les yeux fixés sur vous.

 

C'était une méthode que j'aime assez parce qu'elle n'implique pas de brailler ou piailler. Elle marche très bien avec un petit groupe… mais c'est en revanche beaucoup plus difficile avec une meute de vingt à trente louveteaux. Le temps que chacun lève la main, les premiers auront recommencé de parler, le bras toujours en l'air, vous devrez attendre qu'ils se taisent de nouveau (avec force coups d'œil noirs et chuchotements des autres) et vous aurez perdu cinq précieuses minutes d'animation. Multipliez ça par le nombre de fois où vous avez besoin d'expliquer les règles d'un jeu ou de demander un volontaire et vous aurez bientôt une heure de retard sur votre planning de la journée. Bref, ce n'est pas l'idéal.

 

Il y a un ou deux ans, on m'a enseigné qu'il suffisait de lancer avec autorité un "Loups !" pour obtenir l'attention des louveteaux. Je reste sceptique. En essayant, j'ai vu que ça pouvait éventuellement fonctionner sur un groupe de dix à quinze enfants, en admettant que la personne qui lance l'appel le fasse d'une voix sonore et soit quelqu'un qu'ils craignent, mais je me suis aperçue qu'avec un tourbillon bavard de trente louveteaux, il fallait hausser la voix et se répéter plusieurs fois avant d'obtenir un peu de calme, surtout si vous n'êtes pas d'ordinaire la cheftaine qui râle… Autant dire que lever la main était tout aussi rapide.

 

Finalement, ce qui fonctionne le mieux et que je trouve le plus "louveteau", c'est ce que nous faisons actuellement dans notre meute. Je suis reconnaissante, parce que les autres chefs se montrent patients et ne s'irritent pas chaque fois que j'ai le réflexe de lever la main ou de lancer un "les Loups !" en tapant dans mes paumes pour attirer leur attention.

 

Nous chantons pour les rassembler (jamais de sifflet, hein ! On faisait cela quand j'étais gamine et c'est une habitude dont je me suis rapidement débarrassée, en revanche, parce que je préférais bien mieux la méthode douce et joyeuse des appels de jungle). Quoi de plus naturel que de chanter pour obtenir le silence ? Chez nous, dès que le ton monte ou que nous voulons le calme pour expliquer quelque chose avant de passer à la suite, un des animateurs se met à fredonner paisiblement : "prêtons l'oreille, louveteau, à cette loi de la forêt : tous les louveteaux écoutent les vieux loups, mais un louveteau ne s'écoute jamais, s'il veut rester digne du clan des loups…" C'est magique. En moins d'une minute, toute la meute est en train de chantonner avec nous et se calme. Nous avons vingt-trois louveteaux à l'heure actuelle, mais je suis bien persuadée que cela fonctionnerait avec davantage. Je suis vraiment contente d'avoir enfin trouvé une méthode qui fonctionne et je vous encourage à la tester directement plutôt que de tâtonner pendant plusieurs mois avant de trouver une solution !

 


 

Prévenir les débordements et la surexcitation

 

 

Entre deux activités, ça tourbillonne bruyamment et d'un coup, on entend un grand cri, ça pleure et ça boude, quand ça ne saigne pas carrément. Ces petites tragédies arrivent toujours à des moments où la meute n'est pas en train de faire quelque chose d'organisé : on attend l'arrivée des parents, par exemple. Ou alors les vieux loups, en retard, sont en train de se concerter et, pendant ce temps, la tension monte.

 

Souvent, ce qu'on entend juste après, c'est une exclamation frustrée d'un des chefs : "voilà ce qui arrive quand on vous laisse avoir du temps libre ! Puisque c'est ça, on vous en laissera moins la prochaine fois !" Laissez-moi vous dire que c'est parfaitement injuste. Nous sommes les fautifs quand ça dégénère dans la meute et qu'il y a un accident ou une dispute.

 

Le Temps Libre et ces moments de tampon entre deux activités sont des choses complètement différentes, mais qui doivent se gérer de la même façon : en étant toujours parmi eux. Jamais au grand jamais on ne doit voir des loups sans un animateur disponible à proximité ou un groupe de chefs rassemblé dans un coin en train de bavarder pendant que la meute délaissée s'excite en courant sur le parking du local.

 

Au Temps Libre, les loups ont la possibilité de choisir ce qu'ils font. On leur propose un coin pour jouer au ballon et un Vieux Loup infatigable s'y rend pour arbitrer le foot et veiller à ce que tout se passe bien. On installe un nid confortable où se trouve la malle bibliothèque et une cheftaine qui racontera des histoires ou fera des scoubidous. Tels autres iront explorer le sous-bois avec Kaa, tailleront des bâtons sous surveillance ou feront des cabanes. Certains loups se sont rapprochés de Baloo pour qu'il coche quelques cases de progression dans leur carnet d'aventure. D'autres voudront dessiner ou peindre à l'une des tables, ou coudre leur costume avant la prochaine chasse. Tout le monde fait ce qui lui plaît, mais chacun est sous le regard et la responsabilité d'un vieux loup.

 

Pendant les moments de tampon, on oublie le côté "choix". Au contraire, pour éviter que ça parte en cacahouète faute de cadre, on organise (un ou deux vieux loups suffisent à cela, pendant que les autres terminent de préparer leur animation ou sont accaparés par les parents) quelques petits jeux ou des chansons marrantes. Une tomate, un "j'ai une tante qui descend de la montagne", une danse de jungle, même une bête clef de Saint-Georges suffiront à empêcher la moutarde de monter trop haut et à garder le niveau sonore à un degré supportable.

 

Quand les enfants sont livrés à eux-mêmes, ils s'excitent et ça finit toujours mal. Croyez-moi. En revanche, si vous jouez avec eux et canalisez cette énergie, il n'y aura pas besoin de faire des menaces d'être privé de la chasse, pas besoin de soigner de bobos et vous serez beaucoup plus sereins.

 


 

Respecter l'heure d'extinction des feux

 

 

Mes premières années de cheftaine, nous mettions les enfants au lit, leur recommandions le silence, puis nous nous retirions pour faire le cinquième et la réunion pédagogique – croyant naïvement qu'il suffirait d'y retourner de temps en temps pour vérifier que ce n'était pas la foire.

 

Autrement dit, nous pouvions recommencer à zéro à chaque ronde. Les enfants n'étaient jamais endormis avant minuit et il fallait souvent ouvrir brusquement les fermetures éclairs en s'écriant d'un ton excédé : "ça suffit ! Qu'est-ce qu'on a dit ? C'est la dernière fois que je reviens ! La prochaine fois, ça va barder !" S'en suivaient un concert de protestations : "j'avais soif", "c'est lui qui n'arrête pas de me donner des coups de pied", "y a Machin qui rote/pète/n'arrête pas de rigoler". Vous finissiez par extraire le plus réveillé de la tente et lui faire faire deux ou trois tours de terrain en petites foulées, dans l'espoir que ça le calme. Pendant ce temps, les autres s'endormaient plus ou moins. Dès que le fauteur de troubles revenait, ça recommençait : forcément, il n'avait plus sommeil, lui, et réveillait quelqu'un pour avoir un peu de compagnie.

 

Ensuite, on s'est crues très malines en appliquant le concept des Grottes froides qu'on nous avait conseillé : vous prévoyez une tente dans laquelle il n'y a personne et vous y évacuez à tour de rôle les individus qui font la sarabande le soir.

 

Laissez-moi vous expliquer pourquoi ça n'est pas une solution, même si sur le coup cela semblait marcher : les louveteaux dorment très mal à plusieurs dans une tente (ils n'ont déjà pas l'habitude d'être allongés par terre, ni d'être ficelés dans leurs duvets et enfin la promiscuité ne les rassure pas, au contraire, elle les empêche de dormir paisiblement). C'est pourquoi il faut se limiter à quatre enfants au maximum dans une tanière – ce qui n'était pas notre cas à l'époque. Nous les entassions par six, la meilleure recette pour qu'ils passent de mauvaises nuits. Du coup, quand nous en évacuions un, il était en fait très soulagé d'avoir enfin son espace à lui tout seul et ça finissait par être une excellente raison de faire le singe ! À force qu'ils ne dorment pas, ils finissaient par se mettre à saigner du nez, épuisés, et les soi-disant Grottes Froides se transformaient en une annexe de l'infirmerie – soulevant de nouveau le problème des bavardages le soir.

 

Que faut-il faire alors pour que nos loups se couchent à une heure raisonnable, sans que nous ayons à multiplier les menaces et les punitions ?

Au camp, vous pouvez déjà commencer par dire que si c'est le bazar, vous vous autoriserez à changer la configuration des tentes. C'est une menace que vous n'aurez pas de difficulté ou de crève-cœur à mettre à exécution.

 

Ensuite, en week-end ou en camp, la seule solution qui marche, c'est une sentinelle. Oui, cela veut dire que quelqu'un sacrifie son [début du] cinquième. Ça veut aussi dire que vous devrez probablement vous organiser autrement pour la réunion pédagogique. Mais croyez-moi, cela en vaut la peine.

 

Les enfants s'endorment s'ils n'ont rien d'autre à faire donc il ne faut pas leur laisser la possibilité de commencer à bavarder. La sentinelle est là pour ça. Elle patrouille autour des tentes ou dans le couloir, silencieuse et invisible avec sa lampe sourde. Dès qu'elle entend un chuchotement, elle émet un "shshsh" impérieux ou un léger claquement de langue – qui suffisent à ramener le silence. Si besoin, elle peut extirper tout doucement le plus agité de la tente et le laisser quelques minutes assis à l'écart – suffisamment emmitouflé pour ne pas prendre froid. Il s'ennuiera vite et se mettra à bâiller…

 

La sentinelle entretient le "mythe des Vieux Loups qui ne dorment jamais" et non seulement empêche ceux qui sont encore réveillés comme des écureuils de déranger les autres, mais rassure aussi ceux des loups qui n'arrivaient pas à s'endormir parce qu'ils ont peur dans la forêt ou ce lieu inconnu, loin de la maison.

 

La sentinelle est ce que nous avons trouvé de plus efficace en dix années de tâtonnements. Je l'aime particulièrement parce qu'elle me permet de prier silencieusement pour les enfants pendant que je me déplace à pas de loup autour des tentes et n'implique pas de s'énerver, de punir ou de crier, trois choses que je déteste avoir à faire juste avant d'envoyer les enfants se coucher.

 


 

Le dilemme des punitions

 

 

On a tous lancé la phrase d'un ton excédé à un moment ou à un autre : "C'est la dernière fois que je t'avertis. La prochaine fois, tant pis, tu vas te coucher pendant que les autres continuent la veillée". La veillée, ou la chasse, d'ailleurs. On promet d'expédier le môme qui nous cherche depuis tout à l'heure à l'Intendance où il pourra éplucher des patates sous l'œil sévère d'un éléphant pendant que les autres continueront à s'éclater en compagnie de Lucky Luke.

 

Et puis on se rétracte. On fait semblant de n'avoir pas vu la troisième, quatrième ou cinquième fois qu'il dépasse les bornes. Parce que ça nous crève le cœur qu'il n'assiste pas à la merveilleuse fin de jeu qu'on a prévu, parce qu'on sait que c'est le soir où il doit recevoir son nom de jungle ou parce qu'on n'est tout simplement pas assez d'animateurs pour qu'un Vieux Loup se détache et ramène l'enfant au camp… et ainsi nous ruinons notre autorité. Nous ne sommes plus crédibles, puisque nous ne faisons pas ce que nous disons.

 

Lorsque nous menaçons les enfants de telle ou telle conséquence à leurs actions, nous devons tenir notre parole. Donc soyons mesurés.

 

Commençons par "faire sortir de la jungle" le loup qui fait le Bandar-log. Il y a de grandes chances que passer cinq minutes à l'écart, sans que personne ne puisse voir ses grimaces, lui suffise à se calmer. Les loups n'aiment pas s'entendre dire qu'ils sont si indignes de la meute que nous ayons besoin de détourner le regard d'eux pendant quelques instants.

 

Si nous nous avertissons un enfant qu'il devra aller se coucher plus tôt que les autres, soyons certains que nous pouvons concrètement le faire : le lieu de couchage est tout près et l'un des éléphants pourra garder un œil sur sa tente, par exemple. Nous savons aussi de quoi est faite notre veillée : peut-être que le moment clé de de la soirée, celui qui nous donne un indice sur la suite de l'aventure, pourra se faire plutôt demain matin. Ainsi, sans qu'il le sache, l'enfant n'aura rien raté, mais il aura quand même appris sa leçon.

 

Je ne suis pas partisante d'envoyer les enfants faire des corvées en guise de punition. Je crois qu'éplucher des patates ou aider à ranger des caisses devrait être une joyeuse bonne action, au contraire. Sans compter que les éléphants sont des gens sympathiques et qu'être exilé en cuisine pourrait bien se révéler très intéressant : on bavarde avec vous seul, chose rare sur le camp, on vous donne la possibilité de goûter les sauces… bref, ce n'est pas si mal. Je trouve beaucoup plus efficace de devoir aller se coucher avant tout le monde ou de s'ennuyer tout seul dans un coin pendant que les autres s'éclatent.

 

Le plus important, lorsque vous isolez un loup hors de la jungle, c'est de parler avec lui. Demandez-lui s'il sait ce qu'il a fait de mal (il se peut que vous ayez puni le dernier qui a parlé mais pas le meneur des insurrections). Cherchez à savoir pourquoi il s'est attiré vos foudres : peut-être qu'il s'excitait parce qu'il s'ennuyait, en fait. Prenez ce temps-là pour lui rappeler les règles de la meute et son engagement par rapport aux autres. Rappelez-lui que vous êtes triste de devoir le punir mais qu'il a blessé toute la meute en en arrivant là : les autres sont privés de sa présence autant qu'il est privé de l'aventure. Cette discussion vous permettra peut-être de tisser un lien avec l'enfant qui fera qu'à la prochaine gigue, vous pourrez d'un seul coup d'œil lui rappeler qu'il vous avait promis de ne plus recommencer et s'était bien repenti d'être seul loin des autres.

 


 

Ces grands qui cassent l'imaginaire

 

 

En parlant de punition, on se retrouve parfois à devoir gérer un petit surexcité ou teigneux, mais la plupart du temps ce sont les grands qui nous posent problème. Pour éviter de punir à tour de bras et garder la meute dans un bon esprit et une ambiance joyeuse mais sereine, il faut donc se pencher sur leur cas.

 

D'après mon expérience personnelle, seul un louveteau sur cent reste passionné par ce qu'il fait à la meute après son entrée en sixième. Ces cas particuliers, vous ne pourrez pas les rater et vous vous en souviendrez toute votre vie. C'est tel loup qui, à presque douze ans, vous remercie mille fois d'avoir pris comme thème "les Romains" parce qu'il veut être historien plus tard et s'enquiert du nom de l'empereur qui règne sur les personnages de notre histoire. C'est telle louvette de onze ans et demi qui vous suit partout deux jours avant la fin de son dernier camp pour que vous cochiez son carnet d'aventure parce qu'elle veut absolument avoir sa deuxième étoile. Croyez-moi, ils sont extrêmement rares et c'est une vraie bénédiction quand on en rencontre un.

 

La plupart des enfants qui commencent leur sixième cette année seront encore adorables en septembre mais se seront transformés en désagréables pré-ados avant la fin de janvier. Mal dans leur peau, déstabilisés par le rythme du collège, un peu négligés parce que les Vieux Loups se concentrent sur les nouveaux venus, ils vont vite commencer à ricaner bêtement pendant que vous expliquez quelque chose ou à casser l'imaginaire : ils tireront sur la barbe de l'enchanteur, grogneront "oh c'est nul" à telle ou telle règle du jeu, disparaîtront dans le bois hors des limites ou se battront de façon déloyale pendant le douanier-contrebandier, s'accuseront mutuellement les uns les autres d'être amoureux d'untel.

 

L'ambiance sera vite pourrie dans la meute et vous les prendrez en grippe, tout en vous sentant trahis. Ou alors, ils ne seront pas trop pénibles, mais vous rappelleront régulièrement qu'ils s'ennuient et voudraient faire quelque chose de spécial : vous vous mettrez du coup à planifier tout un tas d'activités n'impliquant que les grands (un week-end de sizeniers, un pré-camp avec ceux qui ont 11-12 ans…). Vous modifierez consciemment ou inconsciemment la façon dont vous préparez les jeux, prévoyant un rôle particulier pour les grands ou une chasse avec peu d'imaginaire puisqu'ils semblent ne plus aimer ça.

 

Il n'y a pas de mal à prévoir un petit rôle qui mette en valeur les grands de votre meute. Lorsqu'ils sont heureux d'être à l'honneur au milieu du groupe, c'est sain et c'est conseillé – c'est très scout. Ils sont encouragés à transmettre leur savoir et à aider leurs petits frères à grandir.

 

Mais des grands qui veulent être à part du groupe n'ont plus rien à faire parmi nous. Ils sont tout simplement mûrs pour aller aux Éclaireurs. C'est le propre d'un ado de vouloir/pouvoir faire quelque chose qui n'est pas accordé aux "petits". Alors n'hésitez pas. Ils passent en sixième, faîtes-les grimper dans la branche au-dessus. Ils ont onze ans, ne sont pas encore en sixième mais manifestent clairement qu'ils s'ennuient aux louveteaux : envoyez-les aux Éclaireurs. C'est un service que vous rendrez non seulement à ces grands mais aussi à votre meute et à vous-même.

 

Enfin, il n'y a pas de loi qui vous oblige à attendre qu'ils aient douze ans pour qu'ils deviennent des Éclaireurs (c'est seulement pour des activités type rafting qu'il y a une limite d'âge dans les centres d'accueil). Il n'y a pas non plus de règle qui impose que ce passage se fasse uniquement à la rentrée (même si c'est plus pratique pour les inscriptions et pour qu'ils s'adaptent à leur nouvelle vie), alors ne vous obligez pas à finir l'année avec un ou plusieurs grands enfants qui ruinent l'aventure pour les autres et n'en sont pas pour autant heureux.

 


 

Et ce sifflet qu'on porte autour du cou, il sert à quoi, alors ?

 

 

Pour se transmettre des informations pendant les chasses, bien sûr (départ de jeu, points à modifier sur la grille, etc.). Pour leur enseigner le Morse. Et puis, pour en revenir au sujet de cette fiche, pour figer ou rapatrier vers vous tout le monde en cas de danger : par exemple, quand vous vous apercevez soudain qu'au milieu du champ que piétine votre troupeau de louveteaux, il y a un nid de guêpes terrassières… Mais en aucun cas il ne sert à rassembler la meute avant un jeu, à obtenir le silence ou à faire la police.

 

 

 

 



14/03/2018
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