Sous le Mohwa

Veillée lancement de thème

Baloo & Raksha

04 août 2008

Amorce : Pendant le repas, chaque enfant reçoit un bordereau avec  le nom et la devise de sa compagnie, son grade et le dessin de son blason. Lorsque les enfants retournent aux tentes pour aller se mettre en costumes, ils trouvent devant chaque tente un étendard aux couleurs de leur compagnie. Ils se rendent ensuite à la salle de bal.

Un conseil post-veillée : n'essayez même pas d'apprendre les dialogues suivants. On a échoué lamentablement. A la place, faites un résumé des infos importantes et notez-les dans la paume de vos mains. Le comique aidant, ça devrait suffire.

Déroulement du jeu :

                                               La première partie peut avoir lieu avant le repas.

1 - Réunion de famille

Dans la grande salle de veillée, on a installé des tables avec des nappes, des bougies, des verres, des cruches (sirop de grenadine + eau). On a aussi placé en arc de cercle cinq chaises avec les noms de leurs propriétaires écrits dessus (Isabelle, Elise, Chloé, Eléonore, Tristan).

Tristan est devant la table, et il tourne en rond. Il s'impatiente, regarde sa montre, lève les yeux au ciel, marmonne … Puis passe Elise, la tête dans ses bouquins, ne regarde pas où elle va…

TRISTAN : "Elise, viens t'asseoir, ça fait un quart d'heure que je t'ai appelé, toi et tes sœurs !!!"

Elise continue à lire ses livres, n'écoutant pas du tout ce que dit son frère. Alors Tristan l'attrape par le col de sa veste et la pose sur la chaise de Chloé. Machinalement, Elise se lève et se déplace sur sa chaise. Tristan n'y fait même pas attention. Elise continue à lire, et Tristan continue à tourner en rond. C'est alors que Chloé arrive, elle rigole, chantonne, continue à traverser la pièce.

TRISTAN (franchement énervé) : "Eh Chloé, tu n'es pas censé faire quelque chose en ce moment ?"

CHLOE : "Moi, hihihi ? Qu'est-ce que je serai censé faire à cet instant ? M'amuser, mais c'est ce que je suis en train de faire, hihihi"

TRISTAN : "Non mais tu te moques de moi, je t'avais donné rendez-vous à 19h, et tu as 20 minutes de retard !!! J'en ai marre de ton comportement".

Il l'attrape par le bras et la force à s'asseoir sur son siège, sans se tromper cette fois. Elle continue à gesticuler et à rigoler. Tristan est complètement désespéré !!! Ses sœurs l'agacent !!!

TRISTAN : "Isa, où es-tu ? On t'attend !!! Où es-tu ISABELLE !!!!"

C'est alors qu'Isabelle, comme si de rien n'était, entre avec son arc et ses flèches, fait semblant de tirer une flèche. Elle ignore totalement Tristan et ses deux sœurs et traverse la pièce. Tristan l'attrape violemment par le col et l'assoit  de force sur le siège d'Eléonore.

ISABELLE : Quoi encore ? On est jamais tranquilles dans ce château !

TRISTAN : Les filles, ça ne peut plus durer. Avant son départ, notre Père m'a demandé de m'occuper de vous mais vous êtes vraiment insupportables. Et j'ai beau chercher depuis des semaines, je ne retrouve plus Eléonore et c'était la plus petite de vous quatre. Si Père revient soudain, je suis mort…

Derrière lui, les filles s'occupent de trucs divers mais pas du tout de ce qu'il dit. Chloé se repeigne, Elise lit, Isa aiguise ses flèches.

ISABELLE : Eléonore s'est enfuie parce qu'elle ne supportait pas ta tyrannie, Tristan. Moi aussi je vais partir, d'ailleurs.

TRISTAN : Arrête de raconter n'importe quoi ! C'est vraiment pas le moment.

CHLOE : Pourquoi ? T'as des soucis ?

TRISTAN : Des soucis ! Mais j'ai que ça, des problèmes, avec vous trois ! Eléonore qui s'est enfuie, Elise qui… (il lui arrache son livre des mains) qui ne pense qu'à ses bouquins et Chloé qui ne sait que se pomponner…

CHLOE : Hein ? Mais pas du tout (elle se remaquille en même temps). Je ne fais jamais ça, moi ! T'es trop drôle, Tristan. Le meilleur blagueur !

Elise essaie de récupérer son livre pendant ce temps. Tristan, désespéré, finit par le lui rendre.

TRISTAN : Et le pire, je crois, c'est toi, Isa.

ISA : Qu'est ce que j'ai fait, encore ? Je suis innocente !

TRISTAN : Je t'ai déjà dit dix mille fois de ne pas tirer de flèches sur les pigeons ni sur les maisons des paysans ! Déjà que la dernière fois tu as failli embrocher le cochon du meunier !

ISA (qui boude) : C'est le meunier que je visais de toute façon. Il est trop gras. Je dois m'entraîner pour être un bon soldat de l'armée de Papa. Et ensuite (elle fait mine de tirer une flèche) on massacre les français !

TRISTAN : Mais ça va pas la tête ?? Et t'as rien compris du tout ! Père a dit que je devais te marier, pas t'entraîner à être soldat. Où veux-tu que je trouve un mari pour une folle comme toi ?

ISABELLE : De toute façon, j'veux pas me marier.

CHLOE : Se marier c'est bien, c'est la fête ! Je peux commander une nouvelle robe au tailleur ?

ELISE : C'est qui qui se marie ? Toi Tristan ?

TRISTAN (accablé) : NOoon… Ben on verra ça plus tard… On a un autre problème plus urgent. La guerre de notre père avec l'oncle Robert de Clermont a attiré l'attention du Roi.

ISABELLE : Et alors ?

ELISE : Le Roi de France, Philippe Auguste ?

TRISTAN : Oui, le Roi de France, Philippe Auguste. On habite en France, les filles, même si l'Auvergne est un territoire anglais.

ISABELLE : Vivent les anglais !

CHLOE : La nourriture des anglais ça fait grossir, par contre…

TRISTAN : Mais écoutez- moi deux minutes !!! Le roi de France a envoyé le chef de son armée contre nous, pour raser le château de Tournoël.

ISABELLE : Quoi ? Mais ça va pas la tête ?

CHLOE : C'est pas très très gentil…

ELISE : Hein ? De quoi on parle, là ?

TRISTAN : Je vous ai fait venir pour qu'on parle du bal que j'ai organisé pour la venue d'Aude de Murol, l'envoyée du ROI !

ISABELLE : Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ?

CHLOE : Un bal, c'est merveilleux, je vais tout de suite m'habiller !

ISABELLE : Maintenant que je le sais, je vais aller faire un peu de cheval, moi.

TRISTAN : PAS DU TOUT ! Vous allez toutes rester là et être charmantes avec Aude de Murol, comme ça, avec un peu de chance, elle ne brûlera pas notre château.

ISABELLE : C'est la faute de Papa, de l'oncle Robert et de toutes leurs disputes si cette Murol veut nous cramer, de toute façon.

TRISTAN : Mais c'est pas une raison pour quitter le bal ! Vous allez toutes venir et si on est tous très unis, peut-être qu'on s'en sortira.

ISABELLE : Ouais, c'est ça. Mon œil.

CHLOE : Le bal, le bal, le bal !

ELISE (qui se lève et s'en va, le nez toujours dans son livre) : Bon ben à tout à l'heure…

            Tristan se laisse tomber sur sa chaise, accablé. Chloé  s'en va en sautillant. Derrière lui, ça fait plusieurs fois qu'on voit passer Léo qui décore le château et a l'air d'écouter les conversations.

ISA : Bon, si c'est fini, j'y vais, j'ai mon entraînement avec le maître d'armes.

Elle sort. Tristan découragé avise Léo.

TRISTAN : Qu'est-ce que vous faites là encore, vous ? Vous n'avez pas de la musique à répéter pour le bal ?

LEO : Que votre seigneurie me pardonne, mais j'ai le château à décorer, moi, vu le peu d'intérêt que ces damoiselles portent au bal.

TRISTAN : Je vous préviens, Léo, votre insolence fait peut-être bien avec le costume de troubadour, mais j'en ai assez ! C'est votre dernier spectacle au château de Tournoël, ensuite vous n'aurez plus qu'à reprendre la route !

Il s'en va.

Léo se tourne alors vers les enfants et leur demande de resituer les personnages dans l'organigramme, ainsi que ce qui s'est passé et va se passer.

2 – Projets

Aymeric se présente dans la salle de bal et fait un signe de bras en direction de Léo.

AYMERIC : Salut mon brave ! Le seigneur Tristan de Tournoël est-il en son château ?

LEO : Sûrement, j'ai pas vérifié.

AYMERIC : Ah, c'est vous, Léo. Allez donc le chercher et dites lui que le Seigneur Aymeric de Montrognon voudrait lui parler.

LEO : C'est que je suis vachement occupé, là, je décore pour le bal en l'honneur de Aude de Murol.

AYMERIC, estomaqué : Aude de Murol !! Je quitte ce château de traîtres sur le champ !

Il fait volte-face et se heurte à Tristan qui entrait. Léo continue à trafiquer derrière en écoutant.

TRISTAN (en lui tendant la main) : Bienvenue, mon cher Aymeric ! J'espère que ce n'était pas de moi dont vous parliez !

AYMERIC (qui croise les bras – et la cape – pour ne pas lui serrer la main) : Si, justement. Vous organisez un bal pour AUDE DE MUROL ! La générale de l'armée de France ! Celle qui vient de brûler mon château !

TRISTAN : Votre château a été rasé ? J'en suis vraiment désolé mais je n'y suis pour rien. Qu'est-ce que vous allez faire, maintenant ?

AYMERIC : Je suis chevalier, je vais aller sur les routes et chercher à aider la veuve et l'orphelin comme tout bon chevalier. Non, mais vous m'avez coupé la parole. C'est bien de votre faute puisque c'est à cause des disputes de votre père et de votre oncle que le roi de France a envoyé son armée contre nous.

TRISTAN : Tout de suite les grands mots ! Ne vous fâchez pas mon ami… Sachez que ce bal est donné pour éviter que Aude de Murol ne brûle aussi mon château.

LEO : ça ne l'arrêtera pas.

TRISTAN : Mais qu'est-ce que vous faites encore là, vous ? Sortez d'ici, espèce d'oreille ambulante !

AYMERIC : Quel malotru !

TRISTAN : Vous savez que j'ai quatre sœurs, Aymeric… enfin, plus que trois depuis que Eléonore a disparu. Mon père m'a laissé la charge de les marier et de veiller à leur bonheur, les chères petites tourterelles…

Isa passe à ce moment-là avec son arc et ses flèches, un gros sac sur le dos.

ISA : Si je m'entraîne sur la colline, je ne devrais pas entendre cette musique ridicule…

TRISTAN (qui l'attrape au passage) : non mais tu vas où comme ça ? Isa ! Retourne dans ta chambre et va t'habiller immédiatement pour le bal !

Il la pousse dehors. Aymeric hoche la tête d'un air moqueur.

AYMERIC : Charmantes, en effet. Et vraiment très douces…

TRISTAN : Oh, mais c'est qu'elles sont un peu timides… euh… enfin, très gentilles. Des filles joyeuses et polies…

Elise passe, le nez dans son bouquin, en train de sangloter. Elle bouscule carrément Aymeric sans le voir, avant de sortir.

ELISE : Oh, non, le pauvre, la fin c'est trop triste…

TRISTAN qui la suit des yeux, désespéré : Enfin, en tout cas, elles sont vraiment intelligentes.

Chloé surgit dans la pièce avec au moins quinze colliers au cou, sa brosse et son miroir.

CHLOE : Tristan, tu ne devineras jamais ce que je viens d'apprendre ! Les poissons n'ont pas de pattes mais des na-geoi-res ! C'est pour ça qu'ils ne peuvent pas sortir de l'eau, les pauvres !

Elle s'en va toujours en riant et en dansant. Aymeric la suit des yeux d'un air béat.

TRISTAN : Oui, enfin, ce sont mes sœurs. Je suis sûr que si vous essayiez de parler un peu avec Isabelle, vous la trouveriez tout à fait parfaite.

AYMERIC (complètement ailleurs) : Euh… oui, oui bien sûr.

TRISTAN : Affaire conclue ! Vous danserez avec elle, ce soir, vous verrez ! Allons, venez vous préparer.

Ils sortent.

Léo revient et demande aux enfants de compléter l'organigramme et de lui expliquer ce qui s'est passé.

3 – Le bal

Tristan revient avec ses sœurs (il traîne Isa par le bras et finit par lui enfoncer son hennin sur la tête en lui faisant les gros yeux). Elise a toujours un livre et Chloé sautille en jouant avec ses colliers. Aymeric fait l'important.

On distribue des biscuits aux invités et à boire éventuellement (mais très peu dans ce cas).

 Coup de corne et Aude entre, passant au milieu de ses deux compagnies (que Léo aura installées juste avant). Tout le monde fait la révérence pour Aude (Tristan demande aux enfants des autres compagnies de la faire aussi).

TRISTAN (en s'inclinant) : Bienvenue, Dame Aude de Murol.

AUDE : Bonsoir, seigneur Tristan. Bonsoir chevaliers, écuyers, pages de Tournoël. Bonsoir, damoiselles.

TRISTAN : Me ferez-vous l'honneur d'une danse ?

AUDE : Ai-je bien le choix ?

Tristan fait un signe impérieux à Isa qui secoue la tête en boudant et pousse Aymeric du coude vers elle.

TRISTAN : Dansez donc avec damoiselle Isa, Aymeric.

AYMERIC : Quoi ? Non mais…

Il finit par s'exécuter, mais il passe son temps à regarder du côté de Chloé qui fait des pirouettes, toute contente, tandis que Isa a l'air vraiment excédée par cette corvée. Tristan et Aude dansent ensemble. Léo joue un air de violon pour cette danse là, puis on met le magnétophone pour que les enfants puissent danser aussi (un air country pour qu'on puisse faire un pont de bras par exemple). On peut les faire danser plusieurs fois, en fonction du timing de la veillée…

Chloé et Elise peuvent alors en profiter pour s'esquiver discrètement et aller se changer en cheftaines (elles ne sont pas loin mais pas dans la salle).

La musique s'arrête et les personnages se mettent un peu sur les bords en aidant les enfants à se rasseoir. Aude rencontre Léo au milieu de la pièce.

AUDE : Que fait donc une femme vêtue en homme dans cet endroit ?

LEO : Je m'appelle Léo de Mauzun. Je suis un troubadour, votre généralité.

AUDE : Appelez-moi Capitaine.

LEO : Si vous voulez, votre altesse. Je porte un habit d'homme car j'ai beaucoup de voyages à faire. A cette époque, il vaut mieux ne pas être une femme sinon les gens ne vous écoutent pas.

AUDE : C'est complètement injuste. Tout le monde a le droit d'être entendu et respecté.

LEO : Je suis bien d'accord.

AUDE : En parlant d'entendre, que tout le monde m'écoute ! Elle déplie un parchemin en parlant. Voici ce que dit la proclamation de Philippe Auguste, Roi de France, mon Roi, que je suis chargée de vous lire, habitants de Tournoël !

Fin du jeu : Elle lit le parchemin puis rassemble ses compagnies, Riom et Murol, et quitte les lieux avec ses groupes d'enfants (à qui elle expliquera l'endroit où se trouve sa boite aux lettres et qu'elle couchera ensuite).

ISABELLE : C'est la guerre, là, non ? Aux armes ! (elle enlève son hennin) je vais m'équiper !

TRISTAN : Reste ici, Isa ! C'est moi qui commande au château d'habitude et surtout en temps de guerre. Nous allons rassembler nos soldats et résister à l'envahisseur ! Aymeric, serez-vous avec nous ?

AYMERIC : Je combattrais à vos côtés, Tristan de Tournoël, avec tous les hommes qui me restent !

TRISTAN : Alors nous allons commencer nos plans. Mais tout d'abord, il faut se reposer. Impossible de vaincre si nous sommes faibles et endormis. Isa, c'est aussi valable pour toi.

Ils rassemblent leurs compagnies (Tournoël, Chastel-Guyon et Montrognon) et sortent (explication de la boite aux lettres aussi).

 Il ne reste donc dans la salle que la compagnie d'Issoire et Léo.

Léo leur explique ses secrets et la boîte spéciale Bras d’Or pour eux, sachant qu’ils peuvent mettre des mots dans la boîte d’Aude pour éviter les soupçons et qu'ils doivent ranger leur étendard avec ceux de Aude et ne jamais révéler leur secret ou divulguer leur mot de passe. Puis elle les emmène se coucher aussi.

On peut raconter l'histoire dans les tentes s'il nous reste du temps.                   

INFOS SUPPLEMENTAIRES :

Les étendards des compagnies de Aude et de Léo et la boite aux lettres de l'armée de France se rangent à l'entrée du QG. Ceux des Tournoël et de Aymeric se rangent dans la salle de bal, où se trouve aussi la boite de l'armée d'Auvergne.