Sous le Mohwa

Sous le Mohwa

ESCA - Fiche Personnage

ESCA


 

Je m'appelle Esca Mac Cunoval. Je suis un guerrier de la Tribu des Boucliers Bleus. Mon père, Cunoval, a mené une révolte contre les Romains quand j'avais dix-sept ans. Il a été tué pendant la bataille et j'ai été capturé. Depuis j'ai été vendu comme esclave et maltraité, jusqu'à ce que j'atterrisse chez le légat Claudius qui m'a fait devenir gladiateur. Tant que je gagnais mes combats j'étais bien traité, mais j'étais prévenu : si je perdais un jour, je serai condamné à mort. Quand j'ai perdu contre Pandarus, la dernière fois aux Jeux de Calleva, j'ai cru que cette fois tout était fini. Mais Marcus Aquila a racheté ma vie – je ne sais pas pourquoi. Aucun romain n'a jamais pensé que j'avais la moindre importance. Même mes frères barbares me méprisaient, comme j'avais été capturé. Marcus m'a rendu ma liberté, mais il n'est pas question que je m'en aille. J'ai décidé de le servir, qu'il soit centurion ou un simple fermier. Même s'il me considère comme un ami plutôt que comme un serviteur, ma vie lui appartient désormais.

 

Comme d'habitude, ce matin je me suis levé un peu avant la première heure pour préparer le petit déjeuner de Marcus. Il ne veut pas, mais je sais que le matin sa jambe lui fait mal, alors comme ça, ça lui évite d'aller jusqu'au triclinium (réfectoire). Je me suis aspergé la figure d'eau pour essayer de me réveiller, parce que je m'étais couché plutôt tard : j'ai travaillé une partie de la nuit avec Justine sur une expérience qu'elle prépare (dont je ne peux pas parler, c'est son secret). On y a aussi travaillé hier après-midi, mais hier soir j'étais… occupé, alors je ne pouvais pas aller l'aider avant assez tard.

 

Je me suis occupé des chevaux, j'ai changé leur litière et je les ai brossés, puis je suis allé aider Flavia à étendre tout le linge, vers la 4ème heure. Elle s'occupe toute seule de la lessive alors que c'est le travail d'un esclave et qu'elle est une dame. Elle n'a pas trop protesté, pour une fois. Je pense qu'elle était contente d'avoir de la compagnie. Pourtant je n'étais pas très agréable. Je n'arrêtais pas de penser à ce crétin de tribun Placidus qui m'a encore traité de "chien d'esclave" hier pendant que je ramassais des herbes avec Justine. Celui-là, si je le tenais sous mon glaive… non, non, c'est une mauvaise façon de penser. Marcus m'a racheté alors qu'il avait toutes les raisons de me détester : après tout, c'est la faute de barbares, de gens comme moi, s'il ne peut plus marcher normalement. J'étais un ennemi de son peuple et il m'a pardonné et pris dans sa maison. Il me traite comme un ami. Je n'ai pas le droit d'en vouloir à Placidus.

 

Flavia a dû penser que j'avais mal aux dents, tellement je serrais les mâchoires, mais je ne voulais pas qu'elle s'inquiète ou pire, qu'elle dise à Marcus que je n'avais pas le moral. Manque de pot, pendant que je ruminais mes pensées derrière la Caupona (cuisine), Marcus est passé par là. Évidemment il m'a posé plein de questions et j'ai fini par lui avouer que Placidus s'était encore moqué de moi. Il s'est mis en colère, mais pas contre Placidus, contre moi. D'après lui, un homme libre ne se laisse pas si facilement démonter. Il a ajouté qu'il souffre aussi à cause de sa jambe handicapée, d'être différent des autres, mais que ce n'est pas une raison pour se morfondre et se plaindre.

 

Marcus est vraiment bizarre. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi compatissant que lui. J'espère qu'un jour j'arriverai à lui ressembler…

Justine est arrivée pendant que Marcus parlait – elle a cru qu'on se disputait. Sa stola (tunique) était mouillée sur le bord. Elle avait dû descendre dans le puits pour notre expérience…

 

Pendant le repas, j'ai vu que Cottia avait l'air un peu malade. Elle ne parlait à personne et elle ne mangeait pas. J'ai essayé de lui donner un peu d'eau mais elle m'a dit qu'elle avait la nausée. J'ai vu qu'elle avait un bandage sur le poignet. J'espère que ce n'est pas la blessure que je lui ai fait hier qui s'est infectée… ne le dîtes à personne, mais elle m'a demandé de lui apprendre à se servir d'une épée. Elle veut faire la surprise à Marcus. Il ne se battra plus jamais contre un légionnaire ou un barbare, mais je suis sûr qu'il appréciera de l'affronter pour jouer de temps en temps. Mais si la tante Valéria l'apprend, elle est capable de nous faire bouillir à petit feu dans une marmite, tellement elle sera furieuse.

 

Hier soir, on s'est entraînés jusqu'à tard dans la nuit et malgré la lune, on y voyait pas très bien derrière le Valetudinarium (l'infirmerie). À un moment, j'ai paré son épée un peu trop brusquement et la lame lui a entaillé le poignet. Elle n'a pas pleuré, mais elle s'est mordu les lèvres et j'ai bien vu qu'elle avait mal. Elle ne voulait pas s'arrêter de se battre quand même, mais je ne voulais pas qu'elle se fasse encore plus mal. Heureusement il s'est mis à pleuvoir à ce moment-là alors elle s'est dépêchée de rentrer avant d'être trempée. Du coup je suis allé rejoindre Justine pour travailler sur son expérience.

Aujourd'hui, après avoir débarrassé la table, je suis allé aider Flavia à ramasser le linge qui avait séché. Elle était un peu perplexe parce qu'entretemps elle avait récupéré les draps sales de Cottia et qu'ils étaient pleins de traces de pas boueuses : oups…

 

Ce devait être vers la 9ème heure quand on est passé devant le Prétoire et qu'on a vu s'y faufiler ce serpent venimeux. Je me suis précipité pour l'attraper et le tuer. Il n'était pas question qu'il se cache quelque part et qu'il ressorte pour mordre Marcus pendant que celui-ci travaillerait sur ses documents ! Ce serpent était vraiment rapide et rusé. Il est passé sous les étagères et il a failli m'échapper. J'ai renversé des boîtes et des coffres et j'ai fini par l'avoir. Je l'ai montré à Flavia qui était toute blanche. Elle avait vraiment eu peur. J'ai jeté le serpent sur un tas de fumier et j'ai remis en place les étagères pendant que Flavia partait s'allonger dans sa chambre. J'espère que je n'ai pas tout mélangé – je ne sais pas lire, alors je ne comprends pas les étiquettes...

Bah, peu importe : Marcus se souciera peu du désordre quand il apprendra le danger auquel nous avons échappé. Un serpent comme celui-ci aurait pu causer la mort d'un grand nombre de personnes. Un peu plus tard, j'ai trouvé sa mue près du puits : il devait roder par ici depuis un moment. J'étais en train de chercher s'il avait fait un trou et pondu des œufs quelque part quand j'ai entendu Marcus hurler. Je me suis précipité vers le Prétoire en croyant qu'il était en danger, mais il était déjà en train de partir en disant que quelqu'un avait volé la solde. Je me suis précipité derrière lui pour en apprendre davantage.



07/08/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres