Sous le Mohwa

Sous le Mohwa

Conseils Divers pour la vie au camp

CONSEILS DIVERS POUR LE CAMP

 

- Les Sentinelles

- Les Repas

- Les Règles à table

- Les Effectifs

       

 

 


 

 

Les sentinelles


 

 

Essentielles dans l'année et au camp, elles sont souvent mises de côté, mal-interprétées ou oubliées. C'est cependant un rôle qui nous est non seulement demandé par la loi, mais qui nous permet aussi de vivre sans inquiétude ou chahut constant.

 

Non, la sentinelle n'est pas "le pauvre chef qui est à part", au contraire. C'est le chef qui est d'astreinte. Aujourd'hui c'est Père Loup, demain ce sera Baloo, c'est chacun son tour. Nous travaillons les uns pour les autres et comme ça, personne n'est tout le temps privé de temps libre, de réunion pédagogique ou d’aube des vieux loups (= flambeau).

 

La sentinelle qui est en fonction pendant la réunion pédagogique donne à un autre chef son bout de papier avec ce qu'elle a à dire pour l'émulation ou autre. Évidemment, on n'est pas sentinelle le jour où l'on est d'activité, ça tombe sous le sens !

 

Le soir, la sentinelle est là pour marcher discrètement autour des tentes (dans les couloirs du dortoir) en faisant "chuuuut" doucement de temps en temps. Elle rassure les enfants qui ont peur et fait croire aux excités que nous ne dormons jamais : comme ils sont arrêtés avant même de commencer à bavarder, ils finissent par s'endormir à leur insu en patientant pour une ouverture.

 

Le matin, la sentinelle empêche les lève-tôt de réveiller ceux qui dorment encore et maintient le calme jusqu'au moment du lever en régulant les visites aux toilettes et en maintenant le silence dans le coin de Kaa.

 

A la sieste, sa présence permet à ceux qui ont besoin de repos de ne pas être dérangés par ceux qui écrivent ou qui lisent, elle rappelle que nous nous respectons les uns les autres. Certains louveteaux la contemplent en baillant, d'autres sont simplement contents de somnoler pas loin de leur vieux loup préféré. La sentinelle de la sieste reçoit parfois des "billets doux" des louvettes !

 

Le chef qui patrouille peut aussi en profiter pour prier silencieusement pour les louveteaux, pour la bonne marche du camp, réfléchir ou envoyer des textos (à condition de rester attentif et de ne pas se faire remarquer !)

 

 

 

 


 

 

 

Les Repas


 

 

Les repas se font en sizaines au camp et, non, ce n'est pas trop strict, contrairement à une idée reçue. Au contraire, c'est excellent pour les enfants, les chefs et la bonne marche de la meute.

 

Voici pourquoi :

 

1)      Les mini-bourreaux ne s'assiéront jamais avec les souffre-douleur du groupe ou quelqu'un qui leur déplaît. Ils peuvent être horribles à ce petit jeu-là.

 

2)       Fonctionner ainsi permet au chef référent de savoir les petites habitudes, le moral de chaque enfant en particulier, de souder les amitiés entre louveteaux qui ne seraient pas forcément copains s'ils n'étaient pas obligés de s'asseoir à la même table, de séparer les agitateurs sans avoir l'air de les punir (parce que si tout le monde peut s'asseoir où il veut, pourquoi pas eux ?), de surveiller qu'ils mangent correctement (de progresser pour apprendre à manger de la salade, par exemple) et qu'ils ne sont pas malades.

 

3)      Et enfin, ça permet aussi de réguler les services (essuyer la table, etc.) : imaginez les injustices qu'il y aurait s'ils s'asseyaient n'importe où et que chaque table doive désigner un volontaire…

 

Les enfants sont heureux de manger en sizaines, si le chef référent s'occupe d'eux. Un chef qui échange avec un autre et va manger une fois à la table des intendants pour souffler, c'est une chose saine et normale : un chef qui ne mange jamais avec sa sizaine ou s'enfuit pour un oui ou pour un non, c'est comme s'il brandissait une pancarte "vous m'ennuyez franchement" et là, on n'a pas besoin de s'étonner que ça ne fonctionne pas…

 

C'est aussi un des rares moments où les enfants sont en sizaines, si on y regarde de près…

 

Le compromis qui a été trouvé et qui rend tout le monde satisfait, c'est de les faire manger en sizaines, mais à midi avec leur chef référent et le soir avec un chef différent, qu'ils peuvent inviter.

 

On peut aussi les autoriser à inviter un enfant d'une autre sizaine, le soir uniquement : une nouvelle personne par table (supervisée par les chefs des deux sizaines respectives pour éviter que ce soit toujours la même), ça permet aux copains de manger ensemble (ils peuvent cependant le faire quand on est en sortie en groupe ou en grand jeu…) mais à tous de se souvenir dans quelle sizaine ils sont (avec quelles têtes !) et d'apprendre à vivre en famille.

 

Le matin au petit déjeuner, on peut aussi les autoriser à s'asseoir n'importe où, à condition qu'ils ne soient pas plus de six par table et que ça ne soit pas le bazar complet : si c'est le cas, on impose également le petit déjeuner en sizaines. Rappel : au petit déjeuner, les vieux loups servent les enfants, ils ne sont pas assis aux tables. Il faut quelqu'un qui passe avec des briques de lait chaud et lait froid, quelqu'un d'autre qui propose des céréales, quelqu'un encore qui sert du jus d'orange les jours où il y en a ou qui supervise les tartines de nutella. Les autres vieux loups peuvent s'éclipser pour aller vaquer à des occupations pressantes, mais attention, on ne laisse pas les éléphants servir seuls le petit déjeuner ! Ce système nous permet aussi de faire le tour, de demander qui a bien dormi, etc.

 

 

 

 

Les règles à table, au fait


 

 

- Avant de commencer à manger ou à servir le repas, on chante et on prie systématiquement avant de crier "bon appétit, petit frère !" Les tables sont appelées à la table d'intendance à tour de rôle (en faisant attention que l'on commence le roulement par une nouvelle table à chaque nouveau service). Le repas ne s'achève qu'après un "le repas est levé, bonne chasse !" lancé par un vieux loup (jusque-là on reste assis à sa table sans se dandiner).

 

- Il faut établir très clairement, dès le début du camp, que l'on ne va pas aux titas pendant les repas – et le rappeler systématiquement avant de commencer à manger pendant tous les repas de la première semaine, afin que ce soit bien intégré par tous, sans quoi ce n'est pas juste.

 

- Aux louveteaux, on pratique la cuillère de principe. Si tu n'aimes pas quelque chose ou si tu n'y as jamais goûté et que ça te paraît écœurant, tu dois quand même en manger une bouchée – sauf bien sûr s'il est indiqué sur ta fiche sanitaire que tu ne peux pas en manger. Attention, les éléphants ou les vieux loups de service de table doivent veiller à ce que cette bouchée ne dépasse pas la capacité d'une cuillère à soupe de popote. Le principe s'applique aux enfants comme aux adultes sur le lieu de camp.

 

- A la fin du repas, tout le monde essuie son assiette. Il faudra peut-être que le vieux loup référent partage un bout de pain en six et donne un coup de main, mais aucune popote ne doit arriver à l'abreuvoir sans avoir été saucée correctement (popotes de vieux loups comprises !). En faisant cela nous apprenons aux enfants le respect de la nourriture et nous empêchons les poissons dans l'eau de vaisselle…

 

- Tout le monde finit son assiette, bien entendu (et son morceau de pain itou). "Le Gibier est dur à chasser", comme on dit chez nous dans la jungle. Encore une fois, l'intendance doit veiller à ne pas trop servir les enfants. Mieux vaut avoir plusieurs services de rab qu'un enfant qui cale avant la fin de sa portion parce qu'on l'a servi avec enthousiasme.

 

- A table, on peut raconter des blagues, des histoires, bavarder ou même chanter, mais tout cela ne doit pas dépasser un niveau sonore supportable. Il est tout à fait possible de temps en temps d'imposer qu'un repas se fasse "à la Mang", en chuchotant. Le Vieux Loup référent est aussi là pour s'assurer que chacun à de la place pour participer et qu'on ne raconte rien qui soit de nature à faire vomir une âme sensible.

 

- A la fin de chaque repas (y compris le petit déjeuner), quelqu'un doit s'être désigné pour nettoyer la table. Le VLR encore une fois est là pour s'assurer que ça ne tombe pas toujours sur la même personne. Toute la première semaine de camp, on veillera à ré-expliquer régulièrement à la meute comment la table s'essuie (j'essore l'éponge, je commence par rassembler les miettes et enlever les pâtés de confiture, puis j'essuie en faisant des cercles énergiques et enfin je vais rincer et essorer mon éponge avant de la pendre par sa pince à linge sur le fil).

 

- Avant de laisser les enfants plonger leurs affaires sales dans la première bassine (pré-lavage – eau de vaisselle seulement, puis lavage – eau de vaisselle + une giclée d'eau de javel et enfin rinçage, d'une couleur différente des deux autres – giclée d'eau de javel dans de l'eau chauffée à l'intendance) on vérifie les popotes. On les vérifie aussi une fois lavées, en rappelant sans se lasser qu'il faut bien les secouer avant de les remettre dans le sac à popote. Pas de quartier ! Une popote douteuse rendra malade un louveteau et ensuite tout le camp sera noyé dans une épidémie de gastros et croyez-moi, vous ne voulez pas vivre ça.

 

- Les brosses à dents sont parfois dans les sacs à popotes. Ce sac doit rester donc aussi propre que possible. Il faut le vérifier régulièrement, le rincer ou le laver si besoin et s'assurer qu'il n'est pas tartiné de dentifrice (les parents ne penseront pas tous à fournir une petite trousse en plastique ou un sachet pour ranger la brosse à dents… et les loups ne les remettront pas systématiquement dans leurs étuis). Vous aurez cependant meilleur temps d'organiser un étendage à brosses-à-dents-et-dentrices dans de petites trousses achetées en gros par la meute avant le camp ou de fabriquer avec les enfants des étagères à trous pour ranger les brosses à dents.

 

Dernier conseil : avant de lever le repas, placez deux vieux loups à l'abreuvoir pour qu'ils contrôlent les assiettes aux quatre points de pré-lavage et désignez un troisième qui restera jusqu'au bout au coin "lavage de crocs". C'est ce dernier qui dessinera des smileys sur les mains des enfants venus spontanément se laver les dents le jour où on décidera de faire une inspection surprise. Le vieux loup responsable du lavage de crocs garde un œil sur le jerrican (histoire que personne ne le laisse ouvert…) et peut aussi contrôler les "sorties" des popotes.

 

 

 

 

 


 

Les Effectifs

 

 


 

Comme on est fier d'apprendre que tous les enfants veulent s'inscrire au camp et qu'ils ont même motivé leurs copains de classe ! Mais attention, pendant que la meute grandit, elle court le risque d'avoir les yeux plus gros que le ventre et de foncer dans le mur.

 

Une meute est composée de 24 enfants (4 sizaines) et tourne parfaitement avec 6 vieux loups et 3 éléphants.

 

Plus d'enfants, même avec davantage de vieux loups, c'est la garantie d'être épuisés à la fin du camp. Plus d'enfants, ça veut dire plus de monde dans les tentes et les louveteaux dorment mal quand ils sont nombreux dans les tanières (quatre par tentes, c'est le maximum vital pour eux). Plus d'enfants ça veut dire une sizaine supplémentaire et donc un chef de plus qui ne pourra pas relayer les autres mais devra rester à sa table tous les repas et aider aux services au lieu de préparer son CDF tranquillement. Plus d'enfants, c'est moins de temps pour bavarder avec les uns ou les autres ou pour coiffer les filles ; c'est des douches qui se rallongent, plus d'affaires perdues et moins d'encouragement à l'autonomie, des fils d'étendage interminables et les joies de davantage de pipis dans les duvets.

 

Moins de vieux loups, cela veut dire qu'Akéla (ou le directeur de camp), l'assistant sanitaire et la Pelagère sont aussi des chefs référents (de tanières et/ou de sizaines). C'est peut-être possible pour la Pelagère, en jonglant à travers les différents moments de la journée mais c'est une charge écrasante pour l'assistant sanitaire et c'est vraiment handicapant pour le directeur qui ne peut plus être libéré aux moments où il a besoin de communiquer avec l'extérieur ou de réorganiser la grille de camp.

 

On peut tourner à 3 vieux loups dans l'année pour 24 louveteaux, quand l'équipe est vaillante et unie, mais on ne pourra pas faire le camp dans ces conditions, il ne faut pas être arrogant. Dans un camp, il y aura des moments où nous aurons besoin de repos ou d'aller repérer un lieu de chasse, il faudra être un par tente les matins et un par sizaine aux repas et pendant l'Explo. C'est tout simplement impossible.

 

Moins d'éléphants, c'est la cata assurée : dans un camp louveteau il est IMPOSSIBLE d'envoyer un vieux loup donner un coup de main en cuisine. J'ai le souvenir cuisant d'un matin où on avait un vieux loup envoyé en repérage pour un jeu, le directeur parti au camp éclai d'à côté pour une histoire de logistique et une cheftaine malade qu'on avait expédiée se reposer. Nous n'étions plus que trois pour gérer 6 tanières archi-remplies (dont quatre de garçons !) pendant les rangements avant la visite d'Akéla, parce que nous avions aussi dû céder un vieux loup à l'intendance qui ne tournait qu'avec deux personnes pendant ce camp-là. Nous avons pris énormément de retard – et un enfant qui s'excitait en attendant que nous soyons disponibles a fini par se blesser…

 

Il faut à l'intendance au minimum deux personnes qui font la cuisine et une autre qui sert d'homme à tout faire, qui courra chercher des choses au congélateur commun ou qui portera les choses lourdes, qui ira en courses pendant que les autres prépareront le repas, qui permettra aux membres de l'équipe technique d'alterner pour déjeuner, servir, faire chauffer de l'eau pendant les repas, etc.

 

Les éléphants sont une chose (il faut se mettre à prier et à prospecter pour les trouver au moins dix mois à l'avance, sans rire), mais le nombre des louveteaux en est une autre. Comment réduire les effectifs quand on nous supplie pour s'inscrire au camp ?

 

- Commençons par expédier aux éclais les plus grands de la meute. Dès qu'un louveteau a douze ans ou si on sait qu'il aura douze ans avant la date du camp, il faut le faire monter à la troupe. Il n'y sera pas malheureux car il est entré en sixième à onze ans et est déjà un peu décalé par rapport aux autres loups. Nous avons tendance à vouloir garder nos brillants louvarts, mais c'est desservir la meute que de ne pas s'en séparer dès qu'ils ont l'âge légal de passer dans la branche suivante.

 

- Ensuite, n'acceptons pas les plus petits. A peine 8 ans au camp, c'est trop jeune. En camp, il fait noir dehors pour aller aux toilettes, on ne dort pas dans un lit et quinze jours, c'est très long quand on vit en communauté, loin de maman et papa. Ne nous leurrons pas : Baden Powell n'emmenait pas ses louveteaux en camp, et pourtant les siens étaient élevés à la dure, à l'époque ! En plus, nos très jeunes loups sont à la limite de l'âge où l'imaginaire est encore susceptible d'être la réalité : ils auront plus de mal à se rappeler qu'il ne s'agit "que d'un jeu". Et puis, plus ils sont petits, plus on multiplie les possibilités de pipis sur soi ou dans les duvets : la Pelagère vous sera reconnaissante de lui épargner ce travail-là !

 

- Enfin, commencer sa vie à la meute par un camp, c'est violent. On ne veut pas non plus qu'ils soient dégoûtés dès le départ. Si nous avons déjà 24 louveteaux, ne prenons pas un 25ème qui s'inscrit juste et n'a pas fait l'année. Il aura bien le temps de découvrir l'aventure l'année prochaine !


 

 

Dernier conseil : dans l'équipe d'animation, il faut au moins un homme parmi les chefs. Une équipe composée uniquement de cheftaines ne pourra pas apporter à la meute tout ce dont elle a besoin, de la même façon que des animateurs auront aussi besoin d'une animatrice au moins parmi eux pour avoir l'œil d'une maman. Rappelons-nous : la meute est une famille heureuse. Il faut des pères et des mères, des grands frères et des grandes sœurs pour entourer les loups et leur permettre de passer un bon camp.

 

 



27/08/2014
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