Sous le Mohwa

Sous le Mohwa

AKELA

 

Animal : loup

Rôle : gestion de l'équipe d'animation, point focal de la meute

Catégorie : indispensable

Leitmotiv : De notre mieux (devise)

Son alter ego : le loup Phao ou la louve Phaona

Fonction obligatoire : cérémonies de la jungle & relations parents


LE RÔLE D'AKELA


Sans Akéla, pas de meute. Mais comment trouver le "parfait" Akéla ? Comment savoir tu peux endosser ce rôle, qui paraît si écrasant parfois, surtout quand tu te compares à d'autres Akélas autour de toi ?

 

Akéla est un personnage extrêmement important dans le Livre de la Jungle, mais il n'y a pas deux Akélas identiques sur le terrain dans la vraie vie, ce qui rend les choses vraiment très compliquées.

 

Impossible de brosser une fiche rapide sur cette fonction dans la meute, ni de te donner une recette pour déterminer qui doit endosser ce rôle dans ta maîtrise… mais voici une petite étude de ce qu'est et n'est pas Akéla. J'espère qu'elle vous aidera, toi et ta maîtrise, à y voir plus clair avant la réunion d'unité où vous prendrez cette grande décision ensemble.


Les choses qu'Akéla n'est pas

par défaut/ systématiquement/ dans chaque meute

 

Akéla n'est pas le "chef des chefs" ni automatiquement un pro en gestion d'équipe.

 

Akéla n'est pas le Vieux Loup le plus calé en techniques ni le plus expérimenté dans le louvetisme – et il n'a pas non plus besoin d'être le meilleur pour pondre des fiches de jeux ou mener un CDF.

 

Akéla n'est pas forcément plus âgé que les autres Vieux Loups, ni forcément un homme.

 

Akéla n'est pas le gardien des horaires.

 

Akéla n'est pas le responsable administratif de la branche louveteau (ni celui qui doit se farcir tous les emails / échanges avec les parents ou les autres unités) ni obligatoirement la personne la plus organisée de la maîtrise.

 

Certaines de ces choses sont nécessaires à la bonne marche de la meute (respect des horaires, coordination d'équipe, relations avec les parents…) et sont souvent prises en charge par les Akélas, avec plus ou moins de succès suivant leurs compétences/ qualités/ goûts personnels. C'est ce qui fait qu'on a souvent tendance à confondre ces différentes fonctions (= postes d'actions) avec le rôle de ce Vieux Loup.


Les Akélas qui ne sont pas à leur place (ou ont de sérieux progrès à faire)

sont des chefs qui portent le nom d'Akéla mais...

 

-  refusent d'endosser un rôle central dans l'équipe d'animation, détestent faire de la médiation (ou adorent ça au contraire, mais finissent par manipuler les autres), ne sont jamais là pour les autres chefs (littéralement ou dans leur tête) parce qu'ils ont toujours quelque chose d'autre à faire ailleurs.

 

 

- ne placent pas en haut de leur liste de priorités les enfants - mais se préoccupent des résultats que donnera la meute, de la réputation du groupe local au sein du mouvement, d'avoir l'approbation ou l'admiration des parents, d'être encensés par les autres chefs ou félicités par le pasteur.

 

Ces Akélas-là ont souvent du mal à apprécier de passer du temps assis par terre à bavarder avec un loup sans que celui-ci n'avance dans sa progression, trouvent que surveiller la glissade dans la pente/le foot n'est pas productif et se lamentent si toutes les cases n'ont pas été cochées dans leur programme de la journée.

 

 

- n'ont pas envie de se former – ou pensent qu'ils ont terminé de se former.

 

 

- n'admettent pas qu'ils ne sont pas supposés savoir tout faire, ne comprennent pas qu'ils ne peuvent pas vivre une vraie vie de meute en s'appuyant uniquement sur leur petite personne et refusent d'accepter qu'ils ont besoin de tous les autres Vieux Loups pour que "ça marche".

 

 

- veulent absolument tout contrôler (la gestion de l'équipe, les relations avec les parents, le programme de la journée…) au détriment de vivre le moment présent avec les enfants.

 

Un Akéla qui voit tout et anticipe tout, c'est pratique, c'est sûr, mais si ce n'est pas quelqu'un qu'on suit spontanément parce qu'on est à fond pour lui, ça tourne vite à l'impression qu'on n'a pas de place pour proposer nos idées, qu'on n'est pas assez compétents à ses yeux ou qu'il veut absolument "nous commander".

 

 

- sont nonchalants au point de négliger leur engagement personnel envers la meute et/ou envers Dieu ; pensent qu'Akéla est un rôle comme un autre et qu'on peut improviser tout le temps ; ne s'impliquent pas dans la préparation des activités et ne prennent pas non plus le temps de lire les fiches de jeu préparés par les autres Vieux Loups.


Bon, mais alors, c'est quoi, être Akéla ?

 

Le chef de meute est parfois un Vieux Loup qui se porte volontaire quand l'équipe cherche qui serait le mieux placé pour se charger du rôle, mais c'est souvent en fait un choix qui vient tout naturellement s'imposer aux esprits de chacun…. C'est cette dernière façon de procéder qui montre le mieux ce qu'Akéla est vraiment, ce qui fait que ce rôle est tellement important.

 

Akéla est une flamme vive au cœur de la meute.

 

 Tout le monde le suit spontanément, on est attiré par lui, on se rassemble autour de lui sans même avoir besoin d'y réfléchir.

 

Les Vieux Loups se tournent naturellement vers lui quand ils sentent qu'il y a quelque chose à faire ou à changer, quand il faut trancher entre deux opinions, quand on hésite avec la suite de la journée, quand on a besoin que quelqu'un prenne la responsabilité de la façon dont on va procéder.

 

Akéla n'est pas forcément celui qui va voir qu'il y a quelque chose à rapidement décider ou qu'il y a un bug quelque part, mais la réaction naturelle des louveteaux et des chefs est d'aller vers lui avec le problème. Selon l'Akéla (selon son expérience, sa personnalité, sa façon de fonctionner en équipe), on aura ensuite un pow-wow tous ensemble pour chercher la meilleure solution ou il sera capable de nous suggérer une idée géniale directement… et cela nous semblera parfaitement normal, nous rassurera et désamorcera la tension immédiatement.

 

Akéla est au cœur de la meute. Tout gravite autour de lui – et il est celui qui montre l'exemple en servant inlassablement, en donnant en premier tout son maximum pour les loups qui sont, eux, au cœur de sa préoccupation.

 

Mais, et c'est souvent de là que découlent des frustrations ou des incompréhensions, ce qui se passe souvent, c'est que les Vieux Loups s'appuient en général aussi sur Akéla pour les guider/ les encadrer dans tout ce qui se passe hors du terrain – il faut avouer qu'on accepte plus facilement de se placer sous l'autorité d'Akéla si celui-ci/ celle-ci prouve qu'il/elle a des capacités de leader.

 

On s'attendra donc à ce qu'Akéla initie la première réunion d'unité, qu'il anticipe qu'il faudra organiser à l'avance tel évènement, qu'il se rappelle qu'il faut un fil conducteur aux CDF, qu'il s'inquiète qu'aucune chasse n'existe en doublon et qu'il veille à ce que la répartition des tâches dans l'équipe soit égalitaire. Et c'est effectivement plus simple si l'Akéla en fonction à ce moment-là a aussi des qualités de gestion d'équipe, peut se projeter, voit facilement comment répartir les postes d'action, si l'Akéla avec qui on travaille a du charisme et une facilité à animer le groupe, à motiver les chefs.

 

Mais ce n'est pas du tout sur ces critères-là qu'on doit choisir Akéla. Je dirais même que ce serait une grave erreur de croire qu'"akéler", comme on dit parfois, consiste principalement à gérer l'équipe, l'organisation de l'année et les relations avec les parents.

 

Un Akéla nullissime en organisation qui a su le reconnaître et qui, avec son équipe, a mis en place un système où un autre chef gère la paperasse et la logistique pour lui, est un Akéla qui a tout compris. La même chose vaut pour un Akéla toujours en retard qui instaure un maître du temps pour que quelqu'un d'autre garde l'œil sur la montre et veille sur les horaires, pour un Akéla qui a du mal à faire comprendre sa vision à l'équipe parce qu'il galère à communiquer et qui s'adjoint un second qui "traduit" ce qu'il essaie d'expliquer ou qui invite le CG à chaque réunion d'unité pour que celui-ci reformule éventuellement ses paroles maladroites.

 

Nous avons tous des qualités et des compétences différentes, que nous choisissons de mettre au service de la meute. C'est donc normal que nos atouts soient utilisés à bon escient ! Nous ne devrions pas par conséquent assimiler le rôle d'Akéla à une sorte de récompense ou de "reconnaissance de capacités supérieures" et il est stupide d'imaginer que le plus capable en termes de leadership parmi nous devrait être Akéla :

 

Akéla est, en premier, l'Akéla des louveteaux. Et c'est tout ce qu'on doit exiger de lui.

 

Akéla est sur le rocher vers lequel on revient après la chasse. Il est celui qui permet à chaque enfant de s'exprimer sur ce qu'il a vécu/ ressenti pendant l'activité et il écoute – ça se voit !

 

Akéla nous rassemble pour l'aventure en chantant l'Appel de jungle (plus ou moins faux, et ça n'a aucune espèce d'importance). Akéla est en uniforme, il montre l'exemple. Il pose des questions quand il ne sait pas et accepte les conseils, mais il sait aussi partager ce qu'il pense, prendre des décisions et en assumer les conséquences.

 

Nous, les Vieux Loups, nous faisons le choix au début de l'année de confier ce rôle à quelqu'un et c'est notre responsabilité ensuite de lui rester loyal, de respecter ses décisions, de le soutenir, mais aussi de l'aider à se former, l'air de rien, s'il en a besoin.

 

Tout cela, nous le faisons sans jamais le discréditer aux yeux des enfants, sans le mettre en doute ou glisser sur la pente de blagues de mauvais goût, sans contester ses décisions ou n'en faire qu'à notre tête lorsqu'il donne une consigne. Car c'est seulement de cette façon que nous garderons la flamme brillante au cœur de notre meute et que nous ne nous éparpillerons pas dans la nuit.

 

Akéla est le père dans la Famille Heureuse.

 

On le sait, sans s'en rendre compte, les louveteaux recréent leur propre cellule familiale en fonction de leurs affinités avec les différents vieux loups. Mais même si ce n'est pas tout à fait la même distribution pour chacun, le fait est que le fonctionnement de la meute est bâti sur un schéma semblable.

 

Baloo et Bagheera sont des oncles et tantes/ des professeurs aimés ; Frère Gris est un grand frère ou un cousin plus âgé et fascinant ; Hathi et Kaa sont des grands-parents sages avec des tas d'anecdotes ; Chil est ce policier ou ce personnage de la vie quotidienne qui n'appartient pas à la famille mais dont l'enfant sait qu'il veille sur lui, qu'on peut lui demander un conseil ou de l'aide.

 

Avez-vous remarqué comme les loups pensent toujours spontanément qu'Akéla et Mère Louve sont mariés ? C'est parce que s'il est évident que Mère Louve est la maman dans notre fonctionnement, c'est aussi très naturel qu'Akéla soit le père dans notre petite famille.

 

Notre Akéla a peut-être dix-huit ans, il n'est peut-être pas marié et n'a pas d'enfants dans "la vraie vie" : ce n'est pas grave ! Cela fera justement de lui un "jeune père" qui galère avec son nouveau rôle passionnant mais effrayant, qui a besoin de prendre ses marques, de recevoir plein de conseils, mais qui est plein d'enthousiasme. Akéla pourra aussi être un homme plus expérimenté, qui ne se laisse plus avoir par les combines des gamins, qui a appris à relativiser et qui se sent à l'aise pour transmettre ce qu'il sait.

 

Suivant les meutes, Akéla est un père qui a des tonnes d'assurance ou un père plus timide et discret, un père bricoleur ou un père sportif, un père qui aime rigoler ou un père dont on chérit les compliments mesurés, un père baroudeur ou un père très organisé… et ça n'a strictement aucune importance qu'il ne se ressemble pas d'un groupe local à l'autre.

 

Mais Akéla est toujours celui qui donne sa personnalité à la meute, son "nom de famille" en quelque sorte. Si Akéla aime chanter, il y a de grandes chances qu'il infuse le goût de la musique à sa meute. Si Akéla adore la nature, la meute restera rarement au local. Si Akéla est passionné de travaux manuels, les chasses en seront truffées. Si Akéla a beaucoup voyagé, les loups se mettront à rêver de faire de même. Et ainsi de suite.

 

Dans tous les cas, Akéla est toujours le seul, l'unique pour la meute : comme les enfants de cette tranche d'âge qui sont profondément fier de leur papa, les louveteaux préfèrent tous leur Akéla. Il est toujours celui qu'on trouve le plus cool, vers qui on court se réfugier quand il y a du danger, qu'on admire quoi qu'il fasse, qu'on est prêts à suivre n'importe où, qu'on challenge pour le plaisir de se confronter à lui et de s'affirmer, dont on désire les félicitations.

 

Pour les loups, Akéla n'a pas besoin de travailler à être Superman… il l'est du moment où il porte ce nom, de la même façon que les papas n'ont pas d'efforts à faire pour être des héros aux yeux de leurs gamins de 8 à 10 ans.

 

Akéla est souvent secondé par Mère Louve parce que c'est très naturel pour les enfants comme pour les adultes : qui n'a jamais entendu raconter une sortie en famille (ou lu un livre bâti sur ce modèle) où "papa a voulu faire ça, papa a eu l'idée, papa a dit, papa était en train de…" et "maman l'a grondé, maman l'en a empêché parce que, maman a dit que, maman avait heureusement dans son sac…"

 

Une des fonctions principales de Mère Louve, c'est de soulever des inquiétudes, justement, pour permettre à Akéla de s'assurer qu'il a bien évalué la situation, pour qu'on en remette une couche pour rassurer les plus jeunes ou pour décomplexer ceux qui ne se pensaient pas à la hauteur, ou pour impliquer les autres Vieux Loups dans ce qu'on est en train de vivre.

 

S'il n'y a pas de Mère Louve, si elle a peu d'expérience ou si, tout simplement, Akéla a plus d'affinités avec quelqu'un d'autre, un autre vieux loup endossera ce rôle dans le tandem "parental" (dans les meutes où Akéla est une femme, on trouvera notamment souvent dans l'équipe… un Père Loup ^^, ou un Baloo, une Bagheera, homme ou femme, qui secondera/ complètera Akéla exactement de la même façon).

 

Akéla n'est pas diminué par le fait qu'il doit être "recadré" de temps à autre par "Mère Louve", au contraire il en rit avec les enfants et c'est très sain. Il profite de ces moments pour montrer tranquillement, dans un cadre sécurisé, qu'il n'est pas tout-puissant malgré les apparences.

 

D'ailleurs "Mère Louve" (je parle toujours du second d'Akéla, quel que soit son nom) n'est pas la seule à pouvoir souffler à notre chef de meute bien-aimé des informations ou à l'arrêter s'il se lance impétueusement dans quelque chose de démesuré ou d'inadapté : les autres Vieux Loups font également partie de la famille et ils ont leur mot à dire ou leurs idées à donner.

 

Le rôle d'Akéla n'est pas seulement de dire "c'est par là, foncez" ou "en avant, venez tous avec moi !" il est aussi (surtout !) de montrer aux loups comment accepter gracieusement des conseils, comment défendre sa position si l'on est dans son droit, comment admettre ses erreurs, comment faire preuve de courage, comment demander pardon, comment savourer les victoires et comment ne pas se démoraliser dans les défaites.

 

En note parallèle, j'ajouterai que le Carnet du Louveteau, écrit par Baden Powell, a été testé en premier par les gens de son époque : c’est-à-dire autour de la Première Guerre Mondiale. Akéla était donc souvent une dame qui, loin de suivre les conventions du siècle précédent et de s'en tenir à son rôle de mère, embrassait la responsabilité d'être un père modèle non seulement à la meute, mais souvent aussi à la maison. Vera Barclay est la plus connue d'entre elles et, même si elle désigne toujours dans ses livres BP comme "le Grand Chef" (l'Akéla ultime ^^ !), elle est une Akéla incroyable qui nous aura appris énormément sur le louvetisme.

 

Par conséquent, malgré tout ce que j'ai raconté plus haut, nous ne devons pas surtout pas écarter la possibilité d'avoir une femme comme Akéla : son travail, s'il est fait dans le bon esprit, aura tout autant de valeur !

 

Pour finir, j'aimerai aussi rappeler que Baden-Powell explique le rôle des Vieux Loups et notamment le rôle d'Akéla comme un rôle de "grand frère". Il est très important, même si nous fonctionnons sur ce modèle de famille et que nous sommes conscients des différents rôles que nous tenons, que nous nous souvenions que nous sommes scouts, en premier lieu : c’est-à-dire des grands frères et des grandes sœurs qui transmettent aux plus jeunes ce qu'ils ont appris.

 

Cela veut dire que nous ne prenons surtout pas – ni ne voulons prendre – la place des véritables parents des enfants. Nous les protégeons en recréant cette bulle de sécurité et de paix autour d'eux qu'est la famille (tout en sachant bien que, pour beaucoup d'entre eux, le mot n'a pas la même signification que pour nous), mais nous ne remplaçons personne.


Pour résumer :

Jamais, au grand jamais, Akéla ne doit se retrouver à tirer la meute

pour que les choses marchent.

 

Il va l'encourager à avancer, il la soutient, il la protège, il la réconforte, il la défend… mais son rôle n'est pas celui d'un chef de travaux ou de projet. La meute n'est pas un chantier en construction qui doit commencer à un point A et finir à un point B avec telles caractéristiques, en suivant tel planning, avec un beau ruban qui signalera qu'Akéla a terminé son boulot et qu'il peut passer le relais.

 

La meute (c'est valable aussi pour l'équipe de Vieux Loups) est constituée d'êtres humains qui sont en chemin (et le temps passé aux louveteaux n'est qu'une toute petite partie du trajet qu'ils sont en train de faire).

 

Le rôle d'Akéla est de s'assurer que personne ne se perde en route, que chacun sente qu'il a le droit d'être avec le groupe, qu'il y est bienvenu et aimé, qu'on marchera en le prenant en compte aussi.

 

Akéla n'est pas un général, un manager, un professeur ou un coach : c'est un berger. Et le seul endroit vers lequel il emmène sa meute, c'est la Croix ; la seule approbation qu'il doit rechercher c'est celle du Seigneur ; la seule réussite qu'il doit viser, c'est de prendre soin des enfants qui sont là, maintenant, sous ses yeux.

 

Pour cela, il doit accepter que les activités changent en fonction des besoins de la meute et qu'elles ne s'alignent pas toujours sur ce qu'il aurait voulu, il doit comprendre qu'il ne sera pas toujours remercié (et même plutôt souvent critiqué), il doit donner le meilleur de lui-même et travailler étroitement avec son équipe… mais tout ça en se rappelant que le résultat ne dépend pas de lui et qu'il ne le verra peut-être même jamais.


Pour finir, si l'on reprend l'image de l'arbre que j'aime beaucoup :

 

Akéla grimpe en haut d'un arbre (et peut-être d'ailleurs que c'est un autre Vieux Loup lui a soufflé cette idée). Il voit un magnifique paysage et veut partager cette expérience avec les enfants. Il retourne donc les chercher, il bondit dans l'arbre, il encourage tout le monde à venir vivre cette aventure avec lui.

 

Baloo a une méthode pour que les loups puissent arriver à grimper dans l'arbre et distribue des conseils pratiques et théoriques (il peut faire tout cela depuis le pied de l'arbre, s'il le souhaite, et râler autant qu'il le souhaite si on n'écoute pas ses recommandations).

 

Bagheera répète aux enfants qu'elle croit en eux, elle monte et descend inlassablement dans les branches pour aller à leur rythme et les accompagner au bout de cette réussite, chacun à leur façon.

 

Frère Gris vit l'exercice avec les loups : il tombe, il se rate, il recommence, il rigole et leur démontre que ce n'est pas grave de ne pas y parvenir du premier coup, mais qu'en persévérant, on peut le faire.

 

Mère Louve est sous l'arbre, prête à rattraper ou à rafistoler ceux qui se font mal, à réconforter ceux qui se découragent et à les envoyer à nouveau vers Akéla qui encourage inlassablement, qui promet que ça en vaut la peine.

 

Hathi et Kaa échangent des anecdotes sur l'époque où ils ont fait le même exercice ou contemplent l'arbre en admirant la nature si bien faite par le Créateur – et des loups boivent leurs paroles en rêvant au jour où ils seront enfin aussi cool qu'Akéla.

 

Chil observe et vient en aide à ceux qui sont en difficulté en relayant leurs problèmes aux différents vieux loups – ou en faisant le médiateur si certains enfants se disputent au lieu d'avancer.

 

Tout le monde n'admirera peut-être pas le paysage en même temps ni ne le verra sous le même aspect, mais chacun, à son rythme, aura vécu un moment fort avec le groupe, dépassé ses limites, découvert quelque chose de nouveau sur la nature et appris davantage sur lui-même et sur Dieu.

 

Chacun a son rôle, mais l'aventure n'aurait pas eu lieu si Akéla n'avait pas osé grimper dans cet arbre.

 

 



15/12/2021
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